La discipline positive, ça vous parle ?

J’ai eu la chance d’assister à une conférence sur la discipline positive organisé par le collège de mes filles.
Je dis une chance car, même si j’en avais entendu parlé, je ne pensais pas que ce best-seller américain pourrait m’apporter des clés dans la méthode d’éducation de mes enfants ! Non que je sois une mère parfaite, fort heureusement d’ailleurs, mais les méthodes toutes faites ne m’inspirent pas confiance.

La discipline positive est pourtant une approche pédagogique très intéressante !

Le principe: une pédagogie par l’encouragement basée sur la fermeté et la bienveillance.

L’objectif de la discipline positive est de faire prendre conscience à l’enfant qu’il est CAPABLE, et ce qu’il ait 2 ans ou 17 !

La discipline positive, les grands principes

La fermeté et la bienveillance

Basée sur les principes d’Alfred Adler, psychiatre autrichien du début du XXème siècle, la Discipline Positive est un modèle, ni punitif ni permissif, ancré dans la notion de fermeté et bienveillance simultanées.

La Discipline Positive (entendez « discipline » au sens étymologique, à savoir du Latin, disciplina dérivé de discipulus (« disciple »), lui-même de discere (« apprendre ») ayant pour vocation d’enseigner, de grandir ensemble) s’appuie sur la notion de respect mutuel et d’encouragement, de fermeté afin de respecter le monde de l’adulte et de bienveillance afin de se connecter avec le monde de l’enfant ou de l’ado.

L’objectif est ainsi de comprendre les attentes et les besoins de l’enfant (bienveillance) et d’établir des limites (fermeté) en passant des accords plutôt que des règles.

Encourager ses enfants

L’enfant ou l’ado a besoin d’encouragement pour développer cette capacité à se sentir capable. S’il a la perception qu’il est capable, l’enfant ira beaucoup plus loin que s’il n’a pas cette perception.

Quelque soit son âge, l’enfant a besoin des encouragements de ses parents. Car plus l’enfant avance en âge et moins les encouragements sont présents ! Alors qu’on l’applaudissait à chacun de ses petits progrès lorsqu’il était tout petit, on y pense moins lorsque l’enfant grandit. Et pourtant, des petits et grands progrès, il en fait.

Exemple: votre enfant, pas très bon en math revient démoralisé avec un 10/20. Au lieu de lui dire « C’est pas mal, de toute façon, les maths, ce n’est pas ta matière ! » laissant ainsi votre enfant penser
qu’il n’est pas capable d’avoir mieux en math, vous lui direz « comment peut-on t’aider pour que tu obtiennes des meilleurs résultats car tu en est capable ». Ainsi, votre enfant n’aura pas une image de lui d’un « nul indécrottable » en math.

Poser un cadre en tenant compte de leur réalité qui n’est pas nécessairement la nôtre

Parents et enfants vivent ensemble, mais n’ont pas la même réalité, ne perçoivent pas les choses de façon semblable. Il est donc très important de tenir compte de leur réalité pour que vous vous compreniez.

Exemple: la chambre de votre ado ressemble à un champs de bataille et vous lui intimez de la ranger. Vous revenez 2 heures plus tard et c’est toujours le même foutoir. Vous hurlez en lui disant qu’il se fout de vous, qu’il n’a rien rangé du tout. Il vous dira que si, qu’il a rangé tous ses cours ! Votre ado et vous êtes en décalage et rien de positif n’en ressort alors qu’il a effectivement fait du rangement, mais pas celui que vous attendiez.
Il aurait fallu poser un cadre précis (car sa réalité n’est pas la même que la vôtre), comme « ta chambre est en bazar, je te demande de ranger ce qui traîne par terre ».

Transformer les injonctions en questions ouvertes

Ainsi, plutôt que de passer sa vie à faire des injonctions, à parler à l’impératif (Sors ton agenda, fais tes maths, range ta chambre, viens manger…), la discipline positive propose de coopérer. 

Comment ? 
En posant des questions pour lesquelles l’enfant devra adopter une attitude active et non plus passive, et ainsi en le responsabilisant.

Exemple: au lieu de « sors ton agenda », un simple « Par quelle matière vas-tu commencer ce soir » va le responsabiliser et changer son rôle passif « je réponds aux ordres » en rôle actif « je décide par quoi commencer ». Le « range ta chambre » devient « comment faciliter le rangement de ta chambre ? Le « dépêche toi, tu vas être en retard au collège » sera « quelles mesures pourrais-tu adopter pour ne plus partir en retard tous les matins »…

Punir par la « Réparation »

Suite à une bêtise, on a le réflexe de punir par la privation (tu seras privé de sortie, d’argent de poche, de portable…) ou par une punition sans rapport avec la bêtise commise.

Or, d’après la Discipline Positive, la punition, si elle est efficace sur le coup, n’apportera que de la soumission ou de la rébellion et de la rancoeur chez l’enfant. La DP propose elle, la « réparation » de la faute. L’enfant apprendra alors de sa réparation qui sera un support d’apprentissage.

Exemple: votre enfant est collé car il a été l’initiateur d’une bataille de petits pois à la cantine. Demandez alors au directeur que votre enfant passe ses heures de colle à nettoyer le réfectoire une semaine durant.

Développer un sentiment d’appartenance

La Discipline Positive part du principe que chaque être humain a besoin d’avoir un sentiment d’appartenance à un groupe et la capacité de contribuer au bien-être de ce groupe.

Impliquer son enfant dans le quotidien de la maisonnée va par exemple lui permettre de développer un sentiment de contribution (j’aide maman à mettre la table, je fais mon lit chaque matin, j’aide à ranger les courses), et donc d’appartenance au groupe de sa famille. Ce n’est donc pas rendre service à un ado que le « laisser tranquille » dans sa chambre tout le week-end pour qu’il travaille tandis que ses frères et soeurs participent à la vie de la famille.

De même, un enfant dont le comportement change brutalement peut tout simplement agir pour adhérer à un groupe. Il a fait le clown en classe et le groupe l’a trouvé très drôle alors qu’avant, personne ne le regardait peut par exemple l’inciter à adopter ce comportement pour se faire accepter par le groupe. Il s’enfermera dans ce comportement et un retour en arrière sera difficile si personne ne cherche la raison d’être de ce comportement.

Se faire le modèle des compétences que l’on souhaite voir acquérir par notre enfant

Le cerveau est composé de « neurones miroir » qui nous permettent de capter, d’imiter, d’imprimer ce qui se passe.
Ainsi, l’enfant se construit en miroir, en nous observant et en nous imitant. Voilà pourquoi, il est important de lui montrer l’exemple, de lui donner en modèle les compétences qu’on veut lui transmettre. 

Par exemple: on aimerait que notre enfant aime lire, montrons lui alors le plaisir que cela nous procure en y consacrant du temps plutôt que de rester devant la télé. On souhaite que notre enfant soit social, tourné vers les autres…A nous de faire preuve d’ouverture…

S’accorder des « temps de pause »

Le Temps de Pause (TP) permet le passage du « réactionnel » au « relationnel ».
Il s’agit tout simplement de la pause que vous allez vous accorder quand la « moutarde commence à vous monter au nez »!
Au lieu de hurler, crier, gronder, s’énerver contre votre enfant parce qu’il vous a poussé à bout, vous annoncez un temps de pause et vous le prenez ! Vous quittez la pièce, prenez un thé, un café, un magazine, une douche, appelez une copine, bref, une pause qui vous permettra de vous calmer.

Mais attention, le Temps de Pause doit nécessairement être suivi (une fois la pression retombée des 2 côtés) par une discussion et une recherche de solution !

Exemple: vous ouvrez la porte de la chambre de votre ado et constatez qu’il est sur sa tablette plutôt que sur ses cours alors qu’il était censé travailler. L’envie de lui hurler dessus « tu te fous de moi » vous monte au nez…Temps de pause …Retour un temps après. Discussion: pourquoi tu étais sur ta tablette alors que tu m’avais dit que tu travaillais…parce qu’on m’a envoyé des messages. Solution: si tu n’arrives pas à gérer les messages qui arrivent sur ta tablette pendant que tu travailles, ne crois-tu pas que la solution serait que je la garde et que tu la récupères une fois tes devoirs terminés.

Enfin, La discipline positive parle des « 3 R » de la réparation:
– Reconnaître sa part de responsabilité
– Réconcilier (« je suis désolée »)
– Résoudre (« comment faire différemment la prochaine fois ?)

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En savoir plus avec le livre: 
– format poche La Discipline Positive de Jane Nelsen
– format classique La Discipline Positive de Jane Nelsen (2012) Broché

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