Education: ce que les américaines nous envient

Pamela Druckerman est une journaliste américaine qui vit en France. En passant ses vacances au bord de la mer avec son mari et son bébé de 18 mois, elle constate, tandis que sa table ressemble à un champ de bataille et que sa fille qui refuse toute nourriture autre que le pain ne tient pas en place plus de 10 minutes, que les petits Français se tiennent correctement et sont heureux de manger légumes et poisson…
Elle a alors l’idée d’écrire un livre prônant l’efficacité de l’éducation à la française. « French Children Dont Throw Food » (« Les enfants français ne jettent pas leur nourriture ») traduit par « Bébé made in France, quels sont les secrets de notre éducation » est immédiatement un best seller aux Etats-Unis et en Angleterre.

Comme le dit Elisabeth Badinter qui a préfacé le livre (tout de même !), « Au-delà de la mère et de son enfant, ce sont certaines caractéristiques de notre société qu’elle met en lumière et dont nous n’avons pas totalement conscience. »

Car oui, ce qui, pour elle est une méthode éducative d’une efficacité redoutable est pour nous d’une telle évidence qu’on ne s’en rend même pas compte !

Pourquoi les petits français paraissent-ils si formidables aux yeux des parents américains ? 
Voilà ses réponses…

Pourquoi les enfants français font leur nuit à partir de 2 ou 3 mois, alors que les enfants américains mettent un an ou plus pour y arriver ?

Alors qu’en France, on demande si bébé « fait ses nuits », les anglo-saxons demandent quant à eux « comment bébé dort ? », car pour eux, « les bébés sont immédiatement associés au manque de sommeil ». C’est comme ça, et on ne peut rien y faire à part s’y adapter ! C’est ainsi que la plupart des bébés anglo-saxons ne font pas leurs nuits avant un an !

En France, c’est majoritairement autour de 3 ou 4 mois que les parents disent que « bébé fait ses nuits », sans toutefois pouvoir donner une explication à l’auteur.

C’est en fait un pédiatre français qui exerce à New-York qui lui donne la clé du sommeil des bébés français, à savoir le temps de pause !

Ainsi les parents français attendent avant de se précipiter vers le lit de bébé qui pleure. Ces quelques minutes permettent ainsi de voir si bébé va se rendormir seul. 
« Evidemment » me direz-vous qu’on pratique le « temps de pause » ! 
D’ailleurs, on nous l’a toutes fermement conseillé non ? C’est le truc qui se passe de copine à copine, de mère à fille…Une mère française passerait même pour une « stressée » si elle ne faisait pas ce « temps de pause » ! Le fameux « laisse-le pleurer un peu pour voir » !

Alors que ne pas se précipiter sur son bébé est inconcevable pour un parent anglo-saxon ! In-con-cevable ! Mère indigne, va !

Pour la petite explication: d’après ce docteur, « les bébés se réveillent entre chacun de leur cycle de sommeil qui durent environ deux heures. Il est donc naturel qu’ils pleurent une peu, le temps d’apprendre à enchaîner ces cycles », ce qui est possible vers 2-3 mois si on lui en a laissé la possibilité sans se précipiter à chaque fois pour l’apaiser.
Donc, on a tout bon !

Pourquoi les mamans françaises peuvent-elles discuter tranquillement en sirotant leur café tandis que leurs enfants jouent ?

En France, le mot « attends ! » fait parti du vocabulaire quotidien des parents…contrairement aux parents anglo-saxons qui répondent dans la seconde à la demande de leurs enfants, quitte à laisser en plan ce qu’ils étaient en train de faire.

Et on apprend très tôt au petit français à attendre ! (Voir d’ailleurs paragraphe au dessus !)
En fait, « les enfants apprennent tout seuls si leurs parents leur laisse l’espace et le temps de s’entraîner à attendre. » Les parents français donneraient ainsi « de nombreuses occasions de s’entraîner à attendre » !
Par exemple, en imposant 4 repas par jour plutôt que du grignotage incessant, en donnant l’habitude aux enfants de manger avec leurs parents dès le plus jeune âge, en apprenant aux enfants de ne pas interrompre les conversations, en leur apprenant à jour seuls…

Pour les américains, fixer des limites « s’oppose à la conviction concurrente que les enfants ont besoin de s’exprimer ».

« Les parents français partent du principe que tous les enfants en bonne santé sont capable de ne pas chouiner, de ne pas s’effondrer quand on leur dit « non »[…] Ils pensent qu’il n’est pas bon pour leur chérubins de ne pas savoir bien vivre l’insatisfaction[…] Ne pas leur enseigner serait une négligence de la part des parents.

Et puis on rajoutera qu’on ne pas se faire emmerder par des petits morveux non plus !!!!

Pourquoi les enfants français ne jettent-ils pas leur nourriture ?

Les petits français ont 4 repas bien définis par jour.
Les petits américains peuvent grignoter toute la journée.

En arrivant au repas principaux, les enfants français ont faim parce qu’ils n’ont pas passé la journée à grignoter ! Et comme ils ont faim et qu’ils savent attendre (bon Dieu qu’on a raison de leur apprendre à attendre !!!), ils se tiennent correctement à table !

D’autre part, on apprend dès le plus jeune âge aux petits français à « goûter juste un peu ». Avec la diversification alimentaire, on fait goûter tout bébé aux légumes, poissons, viande et si le bébé n’aime pas, on sait qu’on doit y revenir régulièrement. Tandis que les petits américains sont plutôt au régime bouillie et blédine ! 
A la cantine, les enfants doivent goûter tous les plats.
Enfin, le fait de manger à table et en famille incite, du fait du plat unique à tous, à faire goûter de tout aux enfants et à leur faire manger des crudités en entrée !
Enfin, en France, le repas est « sacro-saint », et où on a vu qu’un enfant balançait sa nourriture hors de son assiette ?
C’est direct « file dans ta chambre sans passer par la case dessert » ça !

Tandis que les américains pensent que les enfants « ont des palais limités et capricieux » et qu’au lieu de résister à la dictature des goûts de leurs enfants, il est plus simple de capituler en les nourrissant de pâtes, sandwich, et autres aliments fades.

Bon, il y a beaucoup de vrai mais une pizza ou un « nuggets frites » remportera quand même plus de succès qu’une daurade et sa ratatouille !!!

Pourquoi les petits français sont mieux élevés que les petits américains ?

Tout simplement, parce qu’en France, il y a 4 mots « magiques », soit « s’il vous plaît » et « merci » comme aux Etats-Unis mais également « bonjour » et « au revoir » … Oui et ?

Et bien, l’auteur vient même à penser que « si les touristes sont souvent rudoyés dans les cafés et magasins parisiens, c’est en partie parce qu’ils ne commencent pas par dire « bonjour »… »

Aux Etats-Unis, les enfants ne sont pas obligés de dire bonjour. Et d’ailleurs, le petit américain ne communique pas avec les adultes et personne ne s’en étonne puisqu’on ne le « considère pas vraiment comme un adulte ».

En France, dire « bonjour » est primordial et les enfants qui ne disent pas « bonjour » sont considérés comme mal élevés. Le « allez viens dire bonjour à la dame » est une technique classique pour inciter l’enfant récalcitrant ou le rappeler à l’ordre !
En disant « bonjour », le petit français est reconnu en tant qu’être social. Il se sent considéré comme une personne et cela signifie également qu’il est capable de bien se tenir.

C’est vrai qu’un enfant qui entre chez toi et t’esquive pour ne pas te dire « bonjour », c’est forcément un petit morveux que tu prends immédiatement en grippe et qui ne remettra plus les pieds chez toi !

Pourquoi le salon des français n’est pas la salle de jeu de leurs enfants ?

Les parents français partent du postulat qu’ils continuent à avoir une vie d’adulte, tout en étant parents ! 

Les mères françaises, même si elles aiment plus que tout leurs enfants et se consacrent pleinement à eux veulent également continuer à vivre leur vie de femme. L’auteur est impressionnée par le « postulat quasi universel selon lequel les bonnes mères ne sont pas au service constant de leurs enfants, et ce, sans culpabilité.[…] »En France, le message social dominant est que même si le rôle de parent est important, il ne doit pas écraser les autres ».

Ainsi:
– les françaises choisissent d’allaiter ou non sans la pression de la société contrairement aux américaines pour qui ne pas allaiter est inconcevable
– la crèche est considérée comme une chance à la fois pour le bébé et pour les parents alors que les américaines y voient le dernier endroit où envoyer bébé
– les françaises pensent qu’il faut « laisser vivre l’enfant », le laisser se débrouiller seul pour qu’il développe son imagination et son autonomie plutôt que le solliciter en permanence comme les américains qui culpabilisent à l’idée de ne pas assez consacrer assez de temps à leurs enfants. 

Les américaines croient que « le rythme auquel avancent leurs enfants dépend de leurs décisions et de leur engagement » se sentent « investies » d’une mission et s’oublient souvent dans la maternité…

En France, il existe un « temps des parents » et un « temps des enfants ». 
Et quand c’est le temps des parents, hors de question de voir traîner partout les jouets des enfants !

Pour en savoir plus, achetez le livre de Pamela Druckerman
Bébé made in France, les secrets de l’éducation à la française

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