Education anti-sexiste: nos 10 commandements

1- L’exemple tu montreras…

Homme cuisine

Cela paraît une évidence…
Si les enfants voient leur père cuisiner, faire les courses, passer l’aspirateur…Si papa et maman alternent à tour de rôle les gardes à la maison quand les enfants sont malades…Si papa va chercher les enfants à l’école, à la crèche ou chez la nounou un soir sur deux…Les enfants ne douteront pas que filles et garçons sont égaux !

Sauf qu’en réalité, même s’il y a une amélioration par rapport aux anciennes générations, selon les chiffres de l’Insee, les femmes consacrent chaque jour en moyenne 4h01 aux tâches domestiques, contre 2h13 pour les hommes. Un écart d’1h45 par jour quand même !

Est-ce le cas dans votre couple ?
Si oui, changer cette situation est possible: 
Notre article Mon homme se met au ménage

3- Leurs souhaits tu orienteras

Petit garçon jouant à la poupée
little baby boy pushing toy pram, on white

La société de consommation conditionne nos enfants très très tôt ! Les publicités à la télé, les dessins animés véhiculent les stéréotypes fille/rose/douce/jolie et garçon/fort/sport/combat.

Pour se conformer à leurs stéréotypes d’appartenance, les filles et les garçons vont donc très vite s’orienter vers les jeux et jouets qui sont sensés leur être destinés.

Les petites filles choisiront des jouets renvoyant à l’univers de la maman maîtresse de maison (dînette, poupée…) ou bien à leur apparence physique (Barbie, déguisement de princesse…). 
Les petits garçons réclameront des jouets où ils pourront montrer leur force en simulant le combat (épée, armes) ou leur côté « super héros » (déguisement pompier) sans oublier l’attraction pour les voitures, univers ô combien masculin. 

Ainsi, fort est à parier que dès qu’elle/il saura parler, elle/il demandera à Noël la dînette contre le circuit de voiture, le déguisement de fée contre celui de pirate !

S’il est normal de répondre à leurs envies, il est important aussi leur montrer que les jouets de « l’autre sexe » peuvent aussi être pour eux et surtout beaucoup leur plaire. Ainsi, on glisse dans la liste de Noël des jouets destinés au sexe opposé.

Et pourquoi les filles n’aimeraient pas les Géomag et les garçons les marchandes ?

4- Les jeux mixtes point tu n’oublieras

Pourquoi prendre la version « fille » ou « garçon » de jeux qui au bout du compte sont mixtes ?
Les marques ont ainsi vu le filon en créant deux versions du même jeu pour doubler les ventes.

Par exemple faut-il nécessairement acheter un vélo rose ou une trottinette « Spiderman » plutôt qu’un modèle plus neutre ? D’autant que si le second enfant est du sexe opposé, pas sûr qu’il adhère à rouler sur un vélo rose et violet !

Il existe pléthore de super jeux mixtes à commencer par les jeux de société, mais aussi les Kappla, les puzzles, les Lego basiques, (avec le bon vieux baril aux briques jaunes, rouges, vertes, blanches et bleues…) les activités manuelles…

Concernant les jeux vidéo et sur tablette, la WII propose de nombreux jeux qui plaisent autant aux filles qu’aux garçons et on trouve de nombreuses applis sans genre !
C’est moins le cas pour les jeux de DS très segmentés fille / garçon ou Playstation dont la majorité sont des jeux de combats, guerre ou sciences fiction clairement ciblés masculin (mis à part quelques jeux comme Disney Infinity et Just Dance).

5- Par le jeu l’anti-sexisme tu leur apprendras

Jeux mixtes

On achète des jeux qui nous permettent de faire passer des messages.
Oui les garçons peuvent être coiffeur, cuisinier, maître d’école, faire le ménage, s’occuper d’un bébé ou faire les courses au supermarché !
Oui les filles peuvent être exploratrices, scientifiques, banquière et jouer au foot ou monter aux arbres !

Les jeux :
– La pâte à modeler avec les boîtes à thème comme le coiffeur, le cuisto…
– les jeux de société 
– les jeux scientifiques, de logique, éducatifs
– les jeux d’extérieur

6- Au choix des livres, attention tu feras

Livre anti-sexiste

La lecture joue un rôle primordial dans la construction d’un enfant.
En maternelle et en primaire, les enfants regardent les albums, déchiffrent, lisent, se font raconter les histoires et au bout du compte ils sont au contact de très nombreux livres.

Le conditionnement produit par la littérature stéréotypée a un réel impact sur les enfants de ces âges.

Il est donc indispensable de leur faire découvrir des livres mixtes, d’autant que les petites filles iront naturellement vers les livres aux couvertures rose avec en illustration une belle princesse tandis que les garçons choisiront les monstres mutant…

boys-book

Pour la petite histoire, ma fille rêvait du Boy’s book qu’elle a eu à Noël, en se demandant pourquoi ce livre (genre du Manuel du Castor Junior) était sensé ne s’adresser qu’aux garçons !!!! Le Girl’s book existe également, avec des activités sensées être « 100% filles » !

Il existe de nombreux ouvrages jeunesse qui combattent les clichés mais encore faut-il les trouver !
Le blog La Mare aux Mots a fait une sélection d’ouvrages jeunesse qui cassent les clichés sexistes.

Le blog fille d’album s’intéresse aux représentations genrées (ou non) dans la littérature jeunesse, et en particulier dans les albums.

7- Aux tenues vestimentaires vigilante tu seras

vetements filles

Une certain nombre d’années durant, c’est à nous (ou au papa) qu’incombera la mission de choisir chaque matin les vêtements que portera Rose ou Elliot. Alors gare au sexisme !

Habiller chaque jour une petite fille avec des « robes qui tournent », des « mini-jupes », des « chaussures de grande » ou encore des robes « fragiles » avec lesquelles elle ne doit pas s’asseoir par terre ou faire du toboggan dans la cour est sexiste parce qu’on la cantonne au rôle de « sois belle « .

Ok pour les belles robes de temps en temps, mais tout comme les petits garçons, on opte pour des vêtements dans lesquels la petite fille va se sentir bien pour jouer, courir, sauter, bref vivre sa vie d’enfant ! 

On ne dit pas qu’il faut oublier la jupe ou la robe loin de là, on dit qu’il faut qu’elle soit à l’aise dans ce qu’elle porte !

8- Les activités péri-scolaires bien tu choisiras

Martial Arts

Les filles à la danse, les garçons au foot !
Oui mais pas que !

En choisissant un sport mixte ou qui sollicite des aptitudes moins féminines, on sort sa fille de son rôle pré-établie par la société. On opte pour des sports comme le basket, le volley, le hand-ball, la natation, l’escrime, le tennis, le judo…
Pour les garçons, certes, ils vous réclameront de faire du foot, du rugby, du judo ou du basket mais pourquoi ne pas lui proposer du hip hop, de la gym ou de l’équitation (sport adulé par les filles, mais on se demande bien pourquoi il y a aussi peu de garçons alors que depuis tout temps, le cheval est associé à l’homme (cow-boy, chevaliers…)…)

Pour les activités non sportives, on retrouve filles et garçons en proportion égale dans les cours de dessin, poterie ou conversation anglaise…tandis que l’on retrouve beaucoup moins de filles au cours d’échec ou d’ateliers scientifiques !

9- Les étiquettes tu éviteras

éducation anti-sexiste

Les filles sont sensibles, fragiles, petits êtres délicats… moins bonnes en math que les garçons, posées, coquettes, soigneuses…
Les garçons sont forts, sportifs, costauds…scientifiques, peu soigneux, têtes brûlées…

En collant ces étiquettes, on conditionne inconsciemment son enfant. 

Exemple: si votre fille tombe à trottinette, se relève pleurant comme une madeleine avec un tout petit bobo, réagirez-vous de la même façon si la même chute se produit avec votre fils ?
Si votre fille revient avec son pantalon troué, réagirez-vous de la même façon qu’avec votre fils?

10- L’égalité à la maison tu imposeras

éducation anti-sexiste, partage des tâches ménagères

Il est normal de demander aux enfants d’aider aux corvées ménagères et de participer à la vie domestique. Mais il faut faire attention à ce que l’égalité soit parfaite.
Petits, cela ne pose pas de problème, mais c’est plus grands que les enfants puis ados vont essayer de ruser et de nous influencer. Et on peut également reproduire inconsciemment le vieux schéma archaïque en demandant davantage d’aides à sa fille…
Si on abstient son fils de débarrasser la table un jour car il doit réviser son contrôle de math du lendemain, on fera pareil pour sa fille au prochain contrôle.

On en lâche rien…
Mettre la table, débarrasser, ranger sa chambre, s’occuper de son linge, apprendre à cuisiner, ça s’applique à tout le monde !

11- Le rose pour les filles, le bleu pour les garçons tu oublieras

Pour finir, le B A-BA pour une éducation anti-sexiste est de réfléchir à ses propres préjugés afin de les contrer car les représentations stéréotypées se forgent dès la petite enfance chez les garçons et les filles. 

On a ainsi tendance à acheter davantage de tenues à un bébé fille, à changer sa tenue à la moindre tâche, à « jouer à la poupée », à attendre d’elle qu’elle reste tranquille et à voir dans ses pleurs de la peur… Avec un bébé garçon, on trouvera normal qu’il ne tienne pas en place, sa tonicité sera associée à de la force, ses pleurs à de la colère, ses cris à de la virilité….

Avec de telles idées préconçues, tout comme le rose pour les filles et le bleu pour les garçons, on instaure inconsciemment une éducation « genrée ».

On peut donc commencer par créer pour bébé un univers asexué en choisissant une couleur « neutre » pour sa chambre, sa layette et la puériculture : blanc, beige, jaune, vert amande, bleu turquoise…
Puis agir avec bébé sans tenir compte de son sexe masculin ou féminin.

En distillant ainsi quotidiennement des valeurs anti-sexistes, il est à espérer que nos enfants deviennent des hommes et des femmes dont l’égalité des sexes paraît une évidence !

3 commentaires

  • MORICE Alain dit :

    Pour les vêtements, vous ne parlez que des filles, alors que dans ce domaine les filles ont beaucoup de chance d’avoir un éventail de choix, ce qui est très bien à mon gout, mais pour les garçons pas de choix, est ce normal, il est possible de donner le choix de vêtements « non sexiste » aux garçons, pourquoi pas une robe pour garçon, si cela est son choix.

  • Celeste dit :

    Liste à retenir et à appliquer tous les jours :-). Merci beaucoup

  • Claire dit :

    Egaux en droit ne veut pas dire qu’hommes et femmes sont identiques. Attention à ne pas tomber dans l’extrême inverse de négation de la complémentarité homme/femme.
    Il me semble bien plus important que les parents montrent l’exemple d’une relation homme/femme harmonieuse et équilibrée (qui ne veut pas dire répartition des tâches ménagères à égalité, mais plutôt organisation familiale sereine et respect mutuel des conjoints) que de bannir le rose et le bleu !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *