Article écrit par Laurence Monce, spécialisée dans l’accompagnement des parents et des adolescents, auteur du livre « Parents d’ado, mode d’emploi ».
Comment gérer le passage du pré-ado à l’ado ?
Le parent pourra observer les signes précurseurs de l’entrée dans l’adolescence dès l’âge de 10 ans. Il est important d’être à l’écoute de ces signes et de savoir y répondre.
Cette transition se traduit par :
– des changements physiques
– des modifications de l’humeur
– une recherche de règles et de limites.
Rester à l’écoute et ouvert au dialogue sont les clés d’une bonne gestion du couple parent-ado.
Le passage à l’adolescence ne se fait pas en un jour et le parent aura, tout comme son adolescent, le temps de s’adapter à cette nouvelle étape de leur vie. Avec patience et bienveillance, le couple parent-ado aura plaisir à traverser cette période ensemble. (NDLR: pas gagné gagné à première vue hein !)
Comment réussir à communiquer avec son ado alors qu’il est devenu mutique sur sa « vie privée » ?
Durant cette période, l’adolescent maintient généralement une certaine distance avec sa famille. Les amis prennent alors une grande place dans sa vie. Il est essentiel de garder le contact et de créer une communication de qualité.
Je conseille toujours aux parents de manifester de la curiosité pour les centres d’intérêts (musique, jeux, sports…) de leur ado. Les parents doivent aussi être prêts à se remettre en question. Pour cela, il est préférable de réfléchir au rôle de parent, de déterminer les limites à poser et d’assouplir certaines règles. Un règlement familial établi en famille s’impose donc.
Pourquoi ne pas également utiliser les outils de communication à notre portée pour garder le contact avec les adolescents (téléphone, application, réseaux sociaux…) même pour passer à table !
C’est ainsi que cette génération converse le plus, alors autant faire comme eux.
Vous verrez qu’un message « A table » sur messenger sera plus efficace que 3 « A table » hurlés du fond de la cuisine !
Comment l’empêcher de nous raconter des salades alors qu’on a trouvé en rangeant sa chambre des pièces à conviction (cigarettes, note minable…) ?
Une bonne relation parent-ado doit être basée sur la confiance.
La question du mensonge doit être abordée en expliquant que cela peut arriver par intention ou par omission. Il sera alors nécessaire de faire lister à l’adolescent les conséquences qui en découlent (perte de confiance, de privilèges ou surveillance plus étroite de la part des parents): (NDLR, par exemple « Tu as menti , comment veux-tu que je te fasse confiance quand tu me dis que tu vas dormir chez ta copine, tu peux, à la place aller faire la fête toute la nuit en réalité, donc tu ne vas plus dormir chez des copines ! »
Il est aussi possible d’expliquer que la discussion reste ouverte surtout en cas de mal-être ou de problème. N’est-ce pas dans ces moments-là que l’adolescent a le plus besoin du parent ?
Il comprendra alors les avantages positifs de ne pas mentir. Les parents n’oublieront pas de remercier et féliciter l’aveu du mensonge ou le partage de ses problèmes personnels.
C’est souvent en fonction de nos réactions accusatrices ou d’ouverture que les adolescents seront tentés de mentir ou non.
Les adolescents peuvent penser que le mensonge est un espace privé de liberté. Sans punir de façon excessive ni fermer les yeux, les parents feront comprendre que le mensonge est à bannir.
Comment gérer les conflits pour ne pas qu’ils se transforment en guerre des tranchées ?
Tout d’abord, il est important que chacun retrouve son calme. La sérénité revenue, il est alors temps de favoriser un moment de partage, en cherchant à résoudre une difficulté à la fois.
Chacun pourra alors s’exprimer en nommant ses besoins et surtout en restant ouvert aux compromis dans le plus grand respect.
Une confiance mutuelle se développera alors au fil du temps par des attitudes positives.
Les parents doivent comprendre que l’adolescent est une personne à part entière avec son tempérament, ses caractéristiques propres (son style et ses préférences), des désirs et des besoins.
L’adolescent n’est donc pas un disque dur vierge dans lequel on entre des données comme beaucoup de parents pourraient le croire.
Comment réagir face à sa nonchalance perpétuelle (voire son « j’m’en foutisme ») autrement qu’en hurlant ?
Les adolescents ne sont pas sourds, il est donc inutile de crier.
Pour certains parents, il est difficile de voir son adolescent vautré dans le canapé ou perpétuellement « crevé ». Pourtant, cette période est une étape importante d’ordre physiologique engendrée par un bouleversement hormonal.
De plus, cette transition le détourne de son enfance et c’est le moment où il cherche de nouvelles occupations. C’est aussi un moyen d’aller à contre-sens de l’agitation familiale qui l’entoure.
Alors, pourquoi ne pas entendre ce message subliminal et profiter avec lui d’un moment de pause afin d’éviter les conflits ?
Ces moments d’inactivité lui servent à réfléchir et à prendre possession de sa vie.
Les parents ajusteront ce comportement en s’assurant que l’adolescent n’est pas en échec scolaire, qu’il ne devient pas associable ou que cela ne cache pas un mal-être plus profond.
Si cela n’est pas le cas, les parents auront à cœur de laisser l’adolescent « buller » en paix… de temps en temps.
(NDLR: de temps en temps…donc, concrètement, on dit à son ado qu’une fois son travail scolaire fini (et pas en 10 minutes hein), il pourra faire ce que bon lui semble…)
Comment réussir à maintenir des échanges familiaux riches et sincères ?
Les parents et les enfants recherchent avant tout à établir des relations harmonieuses au sein même de la famille.
Seulement entre le travail, les tâches ménagères, les obligations et les outils technologiques de communication de notre société actuelle, il peut sembler difficile de construire une relation profonde.
Ces échanges se développent jour après jour dès la naissance de l’enfant. La clé est de créer un lien de confiance. Donner de l’attention, accueillir l’adolescent tel qu’il est et l’écouter activement permet d’avancer sur le chemin commun d’une relation à la hauteur des attentes de chacun.
Avant tout, une écoute active et bienveillante développe un respect mutuel nécessaire dans une bonne relation.
Ainsi, pour éviter les conflits et rapports de force, il est nécessaire d’axer l’écoute sur les besoins de l’autre et non sur notre propre ressenti voire ressentiment.
Les parents utiliseront le « message-Je » (voir chapitre 26 p 205 « Parent d’ado mode d’emploi ») afin d’exprimer leur message et leurs émotions, offrant ainsi la possibilité de garder le contact avec son adolescent.
Une bonne communication permettra au couple parent-ado d’être pleinement acteur d’une relation authentique et sereine.
NDLR: voyez également votre ado comme un individu à part entière et non juste un élève ou votre enfant. Souvent, les discussions familiales ne tournent qu’autour des résultats scolaires, du travail à faire, des manquements de leur part etc et dégradent ainsi des moments qui pourraient être très agréable si d’autres sujets étaient abordés.
Vous pourrez retrouver encore plus de précieux conseils et de détails dans mon ouvrage « Parents d’ado mode d’emploi » aux éditions Interéditions.
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Un commentaire
Merci de partager ainsi votre réflexion, on y trouve une aide au détour d’un des multiples conseils prescrits.
Continuez surtout 👍🏼