Selon la croyance populaire, une bonne mère :
… est entièrement dévouée à ses enfants : FAUX !
En se sacrifiant, la mère esclave enseigne à ses enfants, ou bien à se sacrifier eux-mêmes pour le plaisir des autres, ou bien à espérer que tout le monde se sacrifie pour eux. Cette mère sera déçue lorsque ses enfants ne seront pas reconnaissants et risque de les culpabiliser : « Après tout ce que j’ai fait pour vous! »
… fait tout pour que ses enfants soient heureux : FAUX !
En élevant ses enfants « dans la ouate », la trop bonne mère risque de ne pas bien les préparer à l’âge adulte. Un enfant joyeux ne devient pas nécessairement un adulte épanoui… La vie est faite d’embûches, de déceptions, d’efforts, de réussites et d’échecs. Bien préparer un enfant à l’âge adulte ça veut aussi dire l’entraîner dès son plus jeune âge à devoir faire des efforts pour obtenir ce qu’il désire, à faire face aux frustrations et aux déceptions et apprécier les petits plaisirs.
… ne se fâche jamais. Elle est toujours douce et patiente : FAUX !
Les mères qui tentent de ne jamais se mettre en colère tombent toutes dans le même piège : elles sourient, expliquent, répètent, négocient, argumentent, répètent encore… puis finissent par exploser, pour ensuite se culpabiliser. D’ailleurs, les mères qui sont trop patientes élèvent des enfants indisciplinés qui ne savent pas où est la limite de l’acceptable et qui prennent l’habitude de contourner les règles. Ils sont habitués à avoir plusieurs chances et réagiront très mal à un encadrement plus ferme.
… sait toujours quoi faire : FAUX !
On se pose toutes des questions, personne n’a toutes les réponses et celles qui croient savoir quoi faire en toutes circonstances finissent invariablement par réaliser un peu tard les erreurs qu’elles ont commises. Les meilleurs parents ne font pas nécessairement les meilleurs enfants. Quoi qu’on fasse, les enfants jouissent toujours de leur « libre arbitre », c’est-à-dire que chacun d’eux peut interpréter à sa façon les interventions de ses parents et y réagir comme bon lui semble.
… est toujours disponible : vrai et faux…
Bien que le choix de devenir parent exige qu’on renonce à une certaine part de liberté afin d’être présent pour les enfants (ne pas travailler 70 heures par semaine, par exemple…), il n’est toutefois pas nécessaire de mettre une croix sur toutes nos aspirations professionnelles et nos loisirs. En fait, laisser les enfants vivre certains délais dans leurs demandes d’attention, devoir attendre qu’on soit disponibles afin de nous raconter leurs tracas et composer avec nos propres désirs et besoins ne feront que les rendre plus tolérants et respectueux des autres.
On est d’accord sur tout non ?
Alors, c’est quoi une bonne mère ?
Selon Nancy Doyon (et moi aussi d’ailleurs), une bonne mère est d’abord et avant tout une mère heureuse !
Car au-delà de tout ce qu’on pourra dire ou faire, c’est le modèle qu’on projette qui sera le meilleur porte-parole des valeurs que nous désirons transmettre à notre progéniture.
Une bonne mère :
… a du plaisir !
Elle a du plaisir dans son rôle de mère, elle prend le temps de rire avec ses enfants et de s’offrir du temps de qualité avec eux. Elle a du plaisir dans son travail et revient du boulot en souriant. Elle a aussi du plaisir avec ses amis et avec son conjoint, même si parfois ça veut dire qu’elle n’est pas disponible à ses enfants pendant quelques heures… (ndlr: donc pas de culpabilité à se faire des virées copines et des week-ends dans les kids pour se ressourcer et revenir avec la patate et l’envie d’être avec eux !)
… a des passions
Une bonne mère se permet, en dehors de ses responsabilités familiales, de laisser libre cours à ses passions : lecture, arts, sport, voyage, etc. Elle les partage d’ailleurs avec ses enfants et les encourage à découvrir ce qui les « allume » eux aussi. (ndlr: donc pas de culpabilité à les laisser pour faire son yoga chaque dimanche ou à les laisser à une baby-sitter pour des soirées mojito (le mojito peut faire parti des passions !!!)
… s’affirme
… parce qu’elle se respecte et se fait respecter… Elle acceptera aussi de faire face à la déception et à la colère de ses enfants en faisant appliquer des règles et des sanctions au besoin, car elle sait qu’enseigner le respect c’est les guider vers le bonheur. (ndlr: donc pas de culpabilité à les punir de console parce qu’ils ont foutu un bordel monstre dans le salon ou de sortie parce qu’ils ont été insolents !!!)
… cherche l’équilibre
par des lectures, par des consultations ou par la réflexion, elle cherche toujours à évoluer et avancer vers le bonheur. Et si un jour la vie lui fait la guerre, si elle tombe et désespère, elle cherchera l’aide et les outils nécessaires afin d’enseigner à ses enfants à se relever, même quand c’est pénible. (ndlr: ouh la la ! Pas facile mais moi, je dis qu’il faut toujours, toujours voir le verre à moitié plein, et qu’avec cette vision de la vie, les petits tracas deviennent vite des faux problèmes !)
… est indulgente envers elle-même
et les autres. (ndlr: surtout envers elle-même ! Stop à la pression qu’on se met toute seule ! Pas grave si la maison est en bazar, les enfants pas lavés tous les jours, tant qu’il y a de l’amour et des moments de bonheur ensemble, c’est ça qui compte !)
… fait davantage de câlins et de valorisation que de reproches à ses enfants.
Même si elle met en place des règles, même si elle doit parfois sévir, même si ses enfants ne sont pas toujours sages, elle ne s’en fait pas trop, elle se rappelle qu’elle a bien 20 ans pour les élever et que « ça finira bien par rentrer…! » (ndlr: la valorisation est peu de mise à l’école, contrairement aux Etats-Unis où les gosses entendent à longueur de journée qu’ils sont forts, doués, « good job » etc, et pourtant valoriser un enfant, c’est lui donner une confiance en lui capitale pour plus tard, alors on y va des « bravo, trop fort », « wahou quel beau dessin », « tu y arrives de mieux en mieux »…)
… écoute plus qu’elle ne parle
(ndlr: ou au moins écoute autant qu’elle parle)
parce qu’en s’intéressant à l’opinion de ses enfants, elle cultive chez eux le jugement et leur permet de se sentir importants. Parce qu’en les écoutant elle peut mieux les connaître et les comprendre. (ndlr: chez moi, c’est écoute autant qu’elle parle, mais permettre à l’enfant d’exprimer son avis est super important à mes yeux !)
Une bonne mère ne cherche pas à plaire à ses enfants ni à les contrôler, elle leur permet de s’épanouir dans un cadre clair, entourés d’amour et de joie de vivre.
(ndlr: bon, on fait comme on peut mais c’est ça la base non ?)
Et ces principes sont tout aussi valables pour les papas évidemment !
Extraits de l’article écrit par Nancy Doyon, coach familiale et éducatrice spécialisée depuis près de vingt ans au Québec (Canada) pour le site mamanpourlavie.com